Recrutement à l'ENS

Le 7 septembre 2013

A propos du recrutement à l’ENS Ulm.

Le texte ci-dessous s’inspire d’un message envoyé récemment au président de l’A-Ulm, Jean-Claude Lehmann.

Il vise, imparfaitement, à faire le point sur la situation actuelle concernant les procédures d’admission à l’Ecole. Le but poursuivi est en premier lieu de favoriser les échanges entre archicubes sur ce  sujet.

J’ai lu la note de réflexion adoptée par le CA de l’A-Ulm le 27 janvier 2013. Il apparaît clairement que les procédures d’admission à  l’ENS ne vont pas, pour le moment du moins, dans le sens souhaité par le Conseil d’Administration de l’A-Ulm en 2008, puis en 2013.

Il faut reconnaître que la lecture des textes disponibles pour cette rentrée 2013-2014 sur le site de l’ENS donne une impression de confusion préjudiciable à l’image d’excellence que souhaite donner l’Ecole Normale Supérieure.

1) Il y a des incohérences entre le Décret sur le Statut de l’Etablissement, consolidé le 13 octobre 2008, et le Règlement intérieur adopté par le CA de l’ENS, deux mois plus tard.

2) Le Décret, qui régit par principe la structure administrative de l’ENS, ne prévoit nulle part l’existence d’«étudiants». Il ne cite que le corps des élèves normaliens fonctionnaires stagiaires. Le corps des étudiants n’est cité et défini que dans le Règlement intérieur.

3) Dans la rubrique sur les « mutations en cours » du site de l’ENS, il est spécifié qu’il y a aujourd’hui 2300 «étudiants» qui travaillent en vue d’obtenir le «diplôme» de l’ENS. Il est précisé que l’objectif visé est de 3000 «étudiants». Loin d’être réduit, le nombre d’«étudiants» dépasse maintenant largement le nombre d’«élèves» passés par les classes préparatoires qui se situe autour de 930. A terme le nombre d’«élèves» va représenter asymptotiquement, dans un ou deux ans, moins du quart de ceux qui suivent les cours et les séminaires à l’Ecole. Il est certain en effet que le nombre de postes de fonctionnaires stagiaires ne va pas être augmenté par le gouvernement qui n’en a pas les moyens.

4) Pour ma part, j’estime qu’il conviendrait de ne plus utiliser le terme «étudiant» pour les entrants qui sont sélectionnés par chaque département sur présentation d’un dossier. Ceux et celles qui intègrent après sélection doivent être désignés sous le nom d’élèves puisqu’ils suivent les mêmes enseignements avec les mêmes contraintes pendant leur scolarité que les élèves fonctionnaires stagiaires. Il est normal qu’il y ait plusieurs catégories d’élèves de même que, dans les Universités, il y a des étudiants qui bénéficient de bourses d’études accordées par les Conseils d’UFR. Il faut certainement éviter le terme d’«auditeur» qui, dans la pratique universitaire, s’applique au-dessous du niveau M1 inclus sans TD, ni TP, ni inscription pédagogique.

5) Dans le domaine scientifique, le nombre d’étudiants admis sur dossier par chaque département s’établit ainsi pour 2013, en distinguant les niveaux L3 et M1 :

Département                       L3                            M1                         Total

Biologie                               8                             10                            18

Informatique                      12                               0                            12

Chimie                               17                              8                             25

Etudes cognitives                 0                              9                               9

Mathématiques                    3                              2                               5

Géosciences                       10                              1                             11

Physique                            16                              6                             22

TOTAL                                                                                              102

6) La grande inconnue est, comme cela a été souligné dans la lettre du CA de l’A-Ulm du 27 janvier 2013, la méthode de sélection des candidats admis sur dossier. La lecture des méthodes utilisées pour  une telle admission varie grandement d’un département à l’autre, d’autant plus que les textes officiels sont muets sur le sujet. Dans l’un, un Comité se réunit, dans l’autre, tout paraît être décidé par une  seule personne, peut-être le Directeur du Département concerné, mais ce n’est pas certain.

7) Pour ma part, je propose que, à la prochaine AG de l’A-Ulm, deux directeurs de département, l’un scientifique et l’autre littéraire, soient invités à présenter leur méthodologie dans les admissions sur dossier. En sciences, je suggère d’inviter les directeurs des départements de Biologie et/ou de Physique, à l’AG de novembre 2013.

8) Il serait plus logique et plus juste enfin, que chaque corps, celui des élèves et celui des étudiants, soit représenté en tant que tel au CA et au CS de l’ENS, ainsi que dans les Commissions et Comités de notre Ecole. 

Jean-Louis MASNOU (1960s)