FRIEDLANDER (veuve DELCOUR) Edwige - 1956 L

FRIEDLANDER veuve DELCOUR (Edwige), née le 3 février 1936 à Zagreb (Yougoslavie), décédée le 16 février 2023 à Poissy (Yvelines). – Promotion de 1956 L.


Après avoir rédigé la notice de son époux Jean-Marie (1956 l), parue dans L’Archicube 27 bis (p. 155-156), notre camarade a remis au secrétariat de l’a- Ulm une page manuscrite que nous recopions, pour respecter ses volontés.

Née en Yougoslavie de parents juifs autrichiens, elle arriva en France en 1939 avec Ernest et Gisèle, ses parents, et son frère aîné Sacha . Elle fut cachée durant les hostilités chez de petits agriculteurs dans la moyenne montagne du Dauphiné .

Elle fit toute sa scolarité au lycée de jeunes filles de Grenoble (qui ne s’appelait pas encore lycée Stendhal) et continua en hypokhâgne au lycée Champollion .

Ses parents, qui étaient parvenus à éviter l’extermination, avaient été naturalisés en 1946 ; mais cette année vit le décès de son frère Sacha, élève

de l’École polytechnique .

Elle continua sa préparation à Paris au lycée Fénelon et intégra à « Sèvres » en 1956 (elle a la coquetterie d’ajouter le terme de culal fort peu usité, sans l’écrire au féminin ; la promotion était de trente) .
 

Agrégée d’allemand en 1959, elle fut affectée pour son premier poste à Rouen, au lycée Jeanne-d’Arc . Deux ans après (1961), elle enseigna au lycée parisien Honoré- de-Balzac, jusqu’en 1964 . Elle fut alors nommée au lycée Claude-Debussy de Saint-Germain-en-Laye, où elle resta onze ans .

De 1962 à 1967, elle traduisit quelques livres de l’allemand .

C’est en 1963 qu’elle épousa Jean-Marie Delcour (1956 l) ; ils s’installèrent alors au Vésinet .

De 1968 à 1974, elle siégea au jury d’agrégation (féminine) des Lettres modernes, puis de 1975 à 1977, au jury d’allemand .

De 1975 à 1992, elle enseigna au lycée Jules-Ferry à Paris, pour l’option d’alle- mand des concours de Saint-Cloud et Fontenay . Elle dut y renoncer pour raisons de santé et revint achever sa carrière au lycée Claude-Debussy, en classes préparatoires . Elle fit valoir ses droits à la retraite en 1996, un an après Jean-Marie : le couple s’installa alors à Feucherolles et s’impliqua dans la vie municipale .

Edwige FRIEDLANDER-DELCOUR (1956 L)

Notre camarade a noté, comme signes particuliers, son amour pour la France et le français, « avec chauvinisme » ; sa passion pour l’enseignement de l’allemand en option dans les classes préparatoires ; son attachement profond aux montagnes de sa jeunesse ; et sa grande fierté d’avoir fêté sur des skis son soixante-dixième anniversaire.

Elle avait elle-même fait imprimer son avis de décès et l’avait préparé dans une enveloppe manuscrite, en ajoutant à l’annonce de sa disparition : « Que le Requiem de Gabriel Fauré berce ceux qui gardent un bon souvenir d’elle et, pour- quoi pas, ceux aussi qui en ont un moins bon. »