GUYON Étienne - 1955 s

GUYON (Étienne), né le 31 mars 1935 à Paris, décédé le 13 juillet 2023 à Molières-Cavaillac (Gard). – Promotion de 1955 s.
 


Étienne Guyon, notre directeur de 1990 à 2000, a profondément marqué notre École et restera notamment dans nos mémoires comme l’organisateur de son bicentenaire célébré avec éclat en 1994. Le 14 septembre 2023, une soirée de commémoration a été organisée en son honneur à la Bibliothèque, qui inaugurait aussi ce jour-là une exposition de livres et d’objets lui ayant appartenu. Cette notice reprend les témoi- gnages ainsi recueillis, et nous adressons nos remerciements à tous les contributeurs de sa famille, de l’ENS, de l’ESPCI, du Palais de la découverte et d’autres institutions.

 

Étienne Guyon est né dans une famille parisienne, aîné de cinq enfants . Son père, Pierre, centralien, ingénieur en bâtiments et infrastructures, lui a inculqué le goût de l’effort et de la responsabilité de ses frères et de sa sœur . Pierre Guyon a été longtemps en poste dans le Sud-Est où la famille avait acquis une maison à La Bollène-Vésubie, ce qui a permis à Étienne de parcourir dans sa jeunesse tous les sommets du Mercantour . Étienne est atteint de tuber- culose, au début des années 1950, comme tant d’autres à cette époque . Il passe son baccalauréat dans un préventorium à Saint-Gervais où il se trouve en compagnie de Pierre Petitmengin (1955 l) qu’il retrouvera à leur entrée à l’École, puis comme bibliothécaire et acteur important de la vie de l’établissement .

Étienne Guyon effectue ses classes préparatoires au lycée Condorcet où il fait la connaissance du futur grand mathématicien Michel Demazure qui sera, toute sa vie, son ami le plus proche . Ils sont reçus à l’École la même année, Étienne Guyon choisit la physique, suit les cours d’Alfred Kastler (1921 s) sur la mécanique quantique et d’Hubert Curien (1945 s) sur la cristallographie, passe son agrégation de physique, le tout en service minimum comme il l’a reconnu lui-même plus tard . En effet, il a déjà une activité bouillonnante sur bien d’autres sujets : il anime le groupe Tala, il est de toutes les manifestations contre la guerre d’Algérie, il est élu président du Bureau des élèves, signe d’une certaine popularité, ce qui lui vaut d’ailleurs de siéger au Conseil d’administration de l’École – qu’il retrouvera trente-cinq ans plus tard . C’est aussi l’époque où il rencontre Marie-Yvonne Mainguy, qu’il héberge plus ou moins clandestinement dans sa thurne, puis épouse, et ils ont leur premier enfant, Anne, pendant la scolarité d’Étienne . Certaines personnes de l’administration s’en offusquent à cette époque où l’accès aux chambres était interdit aux filles, mais pas madame Hyppolite, l’épouse du directeur d’alors, qui aurait tricoté de la layette pour la nouveau-née1 .

À sa sortie de l’École en 1959, Étienne réussit à partir un an comme boursier aux États-Unis (à l’université de l’Illinois, à Chicago) pour quelques recherches en cristal- lographie et surtout avoir l’occasion de découvrir, selon ses termes, l’enseignement de la « physique nouvelle » . À son retour en 1960, contre toute attente, et malgré le fait que Marie-Yvonne attend alors leur troisième enfant, il est envoyé pour deux ans de service militaire en Algérie, sans doute une mesure de rétorsion à la suite de son acti- visme contre cette guerre . Hasard d’affectation ou bienveillante étoile au ministère, Étienne est affecté à Colomb-Béchar (aujourd’hui Béchar), aux portes du désert, loin des combats, où il pourra être rejoint un temps par sa femme et ses enfants et où il passera son service à s’occuper d’essais en vol plutôt anodins . Il apprendra plus tard qu’un peu au sud de Colomb-Béchar, à Reggane, se trouvaient alors Alfred Kastler et Pierre-Gilles de Gennes (1951 s), impliqués dans le programme nucléaire français .

C’est donc en 1962 que va véritablement débuter la carrière scientifique d’Étienne Guyon avec l’obtention d’un poste de chercheur CNRS à la faculté d’Orsay dans le laboratoire de Pierre-Gilles de Gennes tout juste créé . Il sera en 1965 le premier chercheur à soutenir une thèse d’État sous sa direction . Le sujet est l’étude de propriétés particulières de supraconductivité, c’est-à-dire la capacité de certains métaux à n’avoir pratiquement plus de résistance électrique à très basse température .

Après sa thèse, Étienne part à UCLA (l’Université de Californie à Los Angeles) pour étudier un autre phénomène survenant à très basse température : l’écoulement d’hélium liquide sans viscosité . À son retour en 1968, il est nommé professeur à Orsay et se lance dans un nouveau sujet, toujours dans l’équipe de de Gennes, sur les effets des champs magnétiques et électriques sur les cristaux liquides (dont aujourd’hui nous observons les effets sur nos cadrans de montres) . Étienne Guyon va surmonter tous les obstacles et faire progresser la compréhension de ces phénomènes pendant une dizaine d’années . Notons que Pierre-Gilles de Gennes obtiendra le prix Nobel en 1991 notamment pour ses découvertes sur les cristaux liquides, dans lesquelles Étienne Guyon aura joué un rôle clé .

C’est pendant cette période que la famille, avec maintenant quatre enfants et Marie-Yvonne professeur d’anglais à Orsay, va acquérir une maison à Limours où elle s’installera définitivement en 1971 ; et un peu plus tard, une ferme dans le Jura où Étienne adorait passer des vacances et recevoir des amis, au contact intime de la nature . La musique occupait une grande part dans la vie de la famille avec notam- ment la participation à des chorales . Hélas, Étienne et Marie-Yvonne auront plus tard la douleur de perdre deux de leurs enfants : Antoine en 1979 à l’âge de 17 ans, et Anne en 1999 à l’âge de 42 ans .

C’est aussi à cette époque que la passion de la transmission va amener Étienne Guyon à prendre part à diverses initiatives post-68 pour s’engager dans la populari- sation de la science, comme avec la Société française de physique pour « Aix-Pop » et « Physique dans la rue » à Dijon puis Grenoble, ou, un peu plus tard, dans l’asso- ciation Les Petits Débrouillards. À chaque occasion est favorisé un contact physique, manuel, avec la science .

En 1978, nouveau changement de cap, Étienne quitte Orsay pour rejoindre l’ESPCI (École supérieure de physique et de chimie industrielles) dont Pierre-Gilles de Gennes est entretemps devenu directeur . Il prend la direction d’un nouveau laboratoire où il va mener pendant une dizaine d’années des enseignements et des recherches sur l’hydrodynamique, qui donneront lieu plus tard au livre de référence Hydrodynamique physique (éditions du CNRS, 1991) dont il est coauteur, puis sur les milieux hétérogènes, le chaos et la matière molle, confirmant encore, et les dévelop- pant, les idées fulgurantes ébauchées par Pierre-Gilles de Gennes . Sur ces derniers sujets, il publiera, avec Jean-Paul Troadec un livre extraordinaire, mi-vulgarisateur mi-scientifique, Du sac de billes au tas de sable (Odile Jacob, 1994) . Il est invité régulièrement à UCLA pour des collaborations scientifiques2 . Outre ses travaux scientifiques pendant cette période, il fut un directeur de labo exceptionnel comme en ont témoigné ses anciens collègues, favorisant le travail en groupe, la réflexion collective, « appliquant les méthodes des uns aux problèmes des autres », avec une très grande attention aux différentes personnalités des chercheurs .

En 1988, Étienne Guyon bascule dans une autre sphère en acceptant la proposition qui lui est faite abruptement par Claude Allègre, conseiller de Lionel Jospin alors ministre de l’Éducation nationale, de devenir directeur du Palais de la découverte en succédant à son ami Michel Hulin (1955 s) alors gravement malade – qui décédera peu après . C’est une sorte d’aboutissement des activités de vulgarisation d’Étienne qui n’avaient jamais cessé, et qui l’avaient amené à être nommé président du Comité d’orientation de la Cité des sciences et de l’industrie inaugurée en 1986 . Durant son bref mandat au Palais, il lance une série d’initiatives pour créer de nouveaux concepts d’expériences interactives, attirer les jeunes, multiplier les contacts avec les associations . Début 1990, Allègre le contacte de nouveau pour lui demander de prendre la direction de l’ENS à la suite du décès en décembre 1989, en cours de mandat, de Georges Poitou (1945 s) . Désireux de poursuivre les transformations entreprises au Palais, Étienne commence par refuser, mais finit par accepter quand Allègre lui promet de nommer Michel Demazure pour lui succéder à la direction du Palais, et lui-même à sa présidence, ce qui sera fait .

C’est ainsi qu’en 1990 Étienne Guyon prend la direction de l’ENS . Les mandats des directeurs sont rarement de tout repos mais celui d’Étienne sera particulièrement critique, et sa forte personnalité lui permettra de faire face à tous les enjeux . Nous rappelons ci-dessous quelques actions marquantes, sans pouvoir les citer toutes .

Il y a eu tout d’abord la gestion des conséquences de la fusion Ulm-Sèvres, qui était faite sur le papier en 1985, pour les concours en 1986, mais pour laquelle il restait beaucoup à faire en matière d’organisation des équipes d’enseignants et cher- cheurs, particulièrement dans la division des Lettres . Georges Poitou et Josiane Serre (1944 S), directrice de Sèvres et devenue présidente de l’école fusionnée, avaient lancé la départementalisation et il a appartenu à Étienne Guyon de la finaliser en créant une solide organisation des Lettres en département telle que nous la connais- sons aujourd’hui, chacun avec son directeur, ses moyens propres, son informatique . Cette transformation à moyens constants, pour reprendre la vulgate des ministères, a dû se faire au détriment du budget des Sciences, et il fallait un scientifique de la trempe d’Étienne Guyon pour la faire passer sans heurts auprès de ses collègues . Il ne se désintéressa pas pour autant de l’École scientifique : il encouragea, en 1992, la création d’un cursus commun aux départements de mathématiques et de physique . Le dernier projet fut lancé en début 2000 tout à la fin de son mandat : l’informati- sation conjointe des bibliothèques d’Ulm et de Jourdan, afin d’achever leur fusion .

Il y eut aussi des décisions importantes concernant les locaux, qui ont façonné nos campus tels que nous les connaissons aujourd’hui . Étienne Guyon a toujours eu une boussole pour ses décisions immobilières : créer les conditions favorables pour le développement futur de la recherche tel qu’il le pressentait pour notre École . Dès son arrivée, il s’était ainsi saisi du dossier du centre de recherches en biologie de Foljuif, près de Nemours (Seine-et-Marne), qui était menacé de fermeture . Impressionné par les collections naturalistes qui s’y trouvaient et pressentant son intérêt scientifique, il a réussi à sauver le site qui abrite aujourd’hui, dans le cadre de l’ENS-PSL et du CNRS, une importante activité d’écologie expérimentale, très complémentaire des activités de biologie moléculaire de l’École . Il y eut aussi la saga du site Jourdan, menacé par les plans du ministère et finalement sauvé par les riverains (pour de mauvaises raisons !), qui est racontée par Étienne lui-même dans le numéro 21 de L’Archicube (2016) . Étienne a aussitôt poursuivi la création d’un pôle des sciences économiques à Jourdan, et sa vision fut encore couronnée de succès avec, plus tard, le magnifique immeuble du campus Jourdan où siègent aujourd’hui PSE (Paris School of Economics) ainsi que des laboratoires de l’ENS . C’est aussi Étienne qui réussit à lancer le projet de construction du Nouvel immeuble Rataud, crucial pour la pérennité de notre Bibliothèque, grâce à des rencontres personnelles avec Michel Giraud, président de la région Île-de-France, pour le financement, et avec... madame Pompidou pour la réaffectation de locaux servant aux paveurs de la Ville de Paris et dont l’emplacement cour Pasteur bloquait tout le projet3 . Un autre projet plus restreint mais très symbolique pour Étienne, qui était passionné par Pasteur (1843 s), a consisté à entreprendre la reconstitution du bureau de Pasteur dans le pavillon du même nom, avec ses meubles et instruments d’époque . C’est aussi lui qui avait soutenu l’accord entre la Ville de Paris et la Fondation de l’ENS concernant la Villa Pasteur (rue Gay-Lussac) dont il avait fortement suggéré qu’elle prenne ce nom .

Enfin, c’est Étienne Guyon qui avait imaginé à cette époque d’intégrer la rue Érasme au campus de l’École afin de réunir ses laboratoires se trouvant de part et d’autre de la rue . Projet un peu fou mais qui vient d’aboutir, quelques semaines après sa mort, avec une cérémonie émouvante, en présence de la maire du 5e arron- dissement, pour l’inauguration de la piétonisation-végétalisation de cette rue qui unit aussi à notre école l’École nationale supérieure des arts décoratifs, autre membre de PSL . Il appartient à présent à ces deux écoles, et plus largement à PSL, de faire vivre ce lieu avec des évènements culturels et scientifiques . Comme l’a dit plaisamment lors de la cérémonie du 14 septembre 2023 notre directeur Frédéric Worms (1982 l) : s’il ne s’était agi d’Érasme nous aurions proposé de donner à la rue le nom d’Étienne Guyon .

Étienne Guyon a agi pour l’ouverture internationale de l’École, en transfor- mant dès 1992 ce qui s’appelait à l’époque le troisième concours pour y permettre l’admission d’élèves étrangers scientifiques4 . Le concours s’est appelé brièvement ENS-Europe en 1999 mais il n’a pu être pérennisé, remplacé en 2002 par la Sélection internationale qui n’offre que des bourses . Dans la même veine, Étienne Guyon a appuyé le programme des bourses SAFE (cofinancées par la Fondation Soros et l’am- bassade de France à Bucarest), initiative lancée par les mathématiciens Martin Andler (1970 s), alors chercheur CNRS à l’École, et Christian Duhamel, attaché scientifique à Bucarest, et aussi compagnon de longue date d’Étienne pour le ski de fond . Ce programme a permis à plus d’une centaine de jeunes Roumains (ainsi que Moldaves et Bulgares) de toutes disciplines (sciences, lettres, sciences humaines et sociales) de venir étudier dans l’une des ENS .

De ses expériences précédentes, notamment au Palais de la découverte, Étienne Guyon avait retenu l’importance de la communication entre scientifiques d’un même établissement, et il tenait à ce que cette communication ne se réduise pas, comme bien souvent, à des échanges entre collègues d’une même discipline . Il a donc courageusement lancé, dès son arrivée, un mensuel sur quatre pages, Le Courrier de l’ENS, avec de brefs articles d’actualité écrits par les acteurs des différents domaines de l’École . Il fixe le cap dans l’éditorial du numéro zéro : « Communiquer et partager nos savoirs et nos interrogations en recherchant les signes et les images que nécessite ce partage, est bien souvent l’occasion d’approfondir nos propres savoirs . » Il tiendra le rythme jusqu’au terme de son mandat, et cette mosaïque de numéros du Courrier fait terriblement penser au site web de l’École d’aujourd’hui, la facilité de publication et de diffusion en moins ! Le cap qu’il s’était fixé était, là aussi, le bon .

Enfin, il faut bien sûr parler de l’organisation du bicentenaire, pour laquelle Étienne Guyon s’est beaucoup impliqué avec un Comité présidé par René Rémond (1941 l) et formé de Pierre Petitmengin (1955 l), Jean-François Noiville (1947 l), président de l’association des Anciens, et Cédric Villani (1992 s), le déjà très prometteur président du Bureau des élèves (dans lequel on peut penser qu’Étienne se reconnaissait un peu) . La commémoration avait commencé de façon solennelle le 21 septembre 1994 par une allocution du Président de la République, François Mitterrand, dans la cour aux Ernest . C’était la première fois qu’un président entrait dans l’École depuis le fameux bal de 1959 avec le général de Gaulle, et c’est certainement à Étienne Guyon que nous devons cette sorte de réconciliation républicaine5 . La manifestation s’est étendue sur plusieurs mois, ouverte à tous les publics et dans plusieurs lieux univer- sitaires en France et à l’étranger, par exemple à Pise dans notre école « sœur » ; il y eut aussi une célébration à l’Unesco . Le bicentenaire a donné lieu à de nombreuses publications, notamment celle des cours de l’An III, aux éditions Rue d’Ulm, qui eut un grand retentissement et s’acheva en 20166 .

À la fin de son mandat à l’ENS en 2000, Étienne Guyon a simplement traversé la rue Rataud pour retourner, comme professeur émérite, dans son laboratoire de l’ESPCI . Les chercheurs de l’ESPCI, les anciens collègues comme les nouveaux venus, ont témoigné de son infatigable énergie, de sa curiosité, du jaillissement d’idées scientifiques qui émanait de lui jusqu’à une date récente . Il a profité de cette période pour écrire, en collaboration avec de jeunes chercheurs, deux livres magni- fiques qui lui correspondent parfaitement : Du merveilleux caché dans le quotidien. La physique de l’élégance (Flammarion, prix Roberval 2018) et L’Impermanence du monde. La physique de l’éphémère (Flammarion, 2022) .

Il était resté proche de notre École, où nous le rencontrions souvent, entendant de loin dans les couloirs sa voix sonore annonçant sa silhouette un peu courbée sous un petit sac à dos contenant ses dossiers du moment . Il participait régulièrement au comité de rédaction de L’Archicube, attentif, motivé, souvent caustique, et toujours prêt à mobiliser son vaste réseau pour trouver de bons articles .

Au long de ce parcours exceptionnel, il a exercé de nombreuses autres responsa- bilités comme président du Conseil scientifique de Schlumberger, docteur honoris causa de l’université du Chili, président de la Société physique de France (2001- 2004), expert auprès de la Commission générale de terminologie et de néologie, défenseur du multilinguisme dans les réunions internationales, impliqué pour le développement de la culture scientifique en Afrique...

Étienne a aussi entretenu toute sa vie un rapport intime avec la nature, avec sa ferme dans le Jura, les champignons, la coupe du bois pour la cheminée, les ascen- sions dans le Mercantour, l’escalade – « quand vous avez fait une escalade comme celle de la montagne Sainte-Victoire, vous sentez vos doigts, ça sent les herbes de Provence, alors là, on est complètement imprégné7 » – et plus prosaïquement les activités sportives comme « le Ruffin » du temps où il était à l’École, le ski de piste (il était chamois d’or), le ski de fond ou la course à pied avec vingt kilomètres dans les bois tous les dimanches et même un marathon de temps en temps . Cette passion pour la nature se retrouve sans doute, pour partie, dans certains de ses sujets de recherche (la structure de la neige, les mouvements des dunes avec le vent...) ou son approche de la transmission (son implication dans Les Petits Débrouillards, les expériences du Palais de la découverte...) .

Selon les mots de Frédéric Worms : « Étienne Guyon a marqué profondément notre École à la fois par sa vision d’ensemble, son engagement et sa personnalité . » Toute la communauté normalienne a été affectée par son décès survenu pendant des vacances chez sa fille Aude . Nous fûmes nombreux à assister à ses obsèques en l’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas, celle-là même où il avait épousé Marie-Yvonne alors qu’il était encore élève à l’École .

Nous exprimons toute notre sympathie à Marie-Yvonne, son épouse, à Aude et Emmanuel, ses enfants, à ses petits-enfants, ses arrière-petits-enfants et toute sa famille .

Jérôme BRUN (1969 s) avec l’aide d’Emmanuel GUYON

Notes

  1. 1 .  Rapporté par Étienne lui-même dans l’ouvrage collectif Rue d’Ulm, Fayard, 1994, p . 596 .

  2. 2 .  Ses enfants ont estimé qu’ils ont passé au total l’équivalent de quatre années avec leur père à Los Angeles .

  1. 3 .  Étienne Guyon avait rencontré madame Pompidou à la Fondation Pompidou et lui avait demandé d’intervenir auprès de la Ville de Paris, ce qui fut fait rapidement avec succès . Cependant madame Pompidou avait alors suggéré que la bibliothèque reçût le nom de son mari : Étienne n’y était pas opposé mais cela n’a pu se faire en raison de certaines objections internes à l’École .

  2. 4 .  Parmi eux, figure dans la promotion 1992 Ngô Ba’o Châu, mathématicien qui a obtenu la médaille Fields en 2010 .

  3. 5 .  Il est piquant de rappeler qu’Étienne Guyon faisait partie de la haie d’élèves normaliens « les mains dans le dos » qui avait accueilli le général en 1959 . La main présidentielle s’était tendue vers un autre élève (un physicien aussi !), mais nul doute qu’avec Étienne la réponse eût été la même : « Je ne serre pas la main à votre politique . »

  4. 6 .  Rappelons à ce propos que c’est encore sous l’impulsion d’Étienne Guyon que les PENS (Presses de l’ENS Ulm), fusionnées avec les Publications de l’ENSJF, ont pu devenir à partir de la fin des années 1990, sous le nom d’éditions Rue d’Ulm, une maison d’édition à part entière, modernisée, avec des personnels dédiés et une politique éditoriale plus lisible .

  5. 7 .  In Le bon plaisir d’Étienne Guyon, 1990, conversations avec Michèle Chouchan sur France Culture .