KAYSER François - 1979 l

KAYSER (François), né le 29 septembre 1959 à Mulhouse (Haut-Rhin), décédé le 12 juillet 2020 à Chambéry (Savoie). – Promotion de 1979 l.


Nous reproduisons l’hommage que lui ont rendu ses collègues Fabrice Delrieux et Laurent Guichard, de l’université de Chambéry, lors de son décès.

Maître de conférences à l’université Savoie Mont-Blanc, il est décédé prématurément, des suites d’une longue maladie qu’il aura jusqu’au bout affrontée avec beaucoup de courage . Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé de lettres classiques, membre de l’Institut français d’archéo- logie orientale, il avait forgé en Égypte, sur le terrain, sa parfaite connaissance des textes épigraphiques de l’Égypte hellénistique et romaine . Excellent helléniste et parfait épigraphiste, il alliait une grande culture et une profonde modestie .

Après une thèse de doctorat consacrée aux Inscriptions – non funéraires – d’Alexan- drie impériale (ier-iiie siècle apr. J.-C.) sous la direction du professeur Étienne Bernand (1946 l), soutenue en 1990 à l’université de Besançon, il avait été recruté en 1991 à l’université de Savoie .

Poursuivant ses recherches sur l’Égypte, il collabora à la rédaction du « Bulletin épigraphique » publié annuellement dans la Revue des études grecques, comme respon- sable des sections consacrées à l’Égypte, à la Nubie et à la Cyrénaïque, et contribua aux publications d’Epigraphica Romana . Dans le même temps, il s’intéressa égale- ment à l’épigraphie gallo-romaine en travaillant notamment à la rédaction du corpus des inscriptions de Vienne paru en 2005 dans les Inscriptions latines de Narbonnaise, et en collaborant à plusieurs autres volumes de ces ILN.

Très attentif aux étudiants qui appréciaient beaucoup les enseignements qu’il aimait leur délivrer, il s’était résigné, à regret, à ne pas faire cours à la rentrée prochaine .

Les participants du séminaire d’histoire ancienne de Chambéry, ses collègues et ses amis, ses étudiants garderont le souvenir de son érudition et de sa maîtrise des textes et des langues anciennes, de sa modestie, de son humour et de sa grande bienveillance .

Ajoutons, pour illustrer la fin de cet hommage, que François Kayser avait rédigé la partie grecque du manuel d’initiation à l’épigraphie grecque publié par Ellipses en 1999 dans la collection « Universités-Histoire » (Bernard Rémy, de l’université de Grenoble, s’étant chargé de la partie latine) . Voulant renouveler et rajeunir la discipline en partant des séculaires manuels de Reinach et de Cagnat, il a donné neuf exemples de textes épigraphiques des mondes classique et hellénistique, d’un bon état de conservation donc excluant tout problème de restitution, allant des épitaphes aux actes d’affranchissement et permettant aux étudiants d’histoire ou de lettres une excellente initiation, vivante et érudite à la fois, à l’apport de cette science auxiliaire (le lecteur de ce même numéro de L’Archicube se souviendra avec Pascal Arnaud de la tendance suicidaire à l’émiettement dont celui-ci fait état dans la notice consacrée à Robert Étienne) . Sa présence se remarque aussi par les photographies de textes comme la base bilingue de statue de Pergè (n° 97 du volume) . Les annexes sur les calendriers du monde méditerranéen classique aussi bien que sur les prénoms latins sont d’une précieuse utilité .

Patrice CAUDERLIER