PAILLOUS (épouse KAHANE) Josette - 1951 S

PAILLOUS (Josette, épouse KAHANE), née le 21 février 1932 à Sidi Bel Abbès (Algérie), décédée le 18 décembre 2016 à La Tronche (Isère). Promotion de 1951 S.


Fille de parents enseignant à Alger, Josette Paillous a effectué une scolarité brillante dans cette ville, conclue par son admission à l’École normale supérieure du boulevard Jourdan à Paris en 1951 .

Agrégée de physique en 1955, elle est stagiaire de recherches au CNRS d’octobre 1955 à septembre 1956, agrégée répétitrice (caïmane) à l’ENS d’octobre 1956 à septembre 1959 puis chef de travaux en physique générale à la Sorbonne . Pendant cette période elle poursuit des travaux de recherche en spectrométrie moléculaire sous la direction du professeur Sydney Leach au laboratoire de chimie-physique de la rue Pierre-Curie . Après la soutenance de sa thèse, elle est nommée maître de conférences de physique à l’université de Grenoble en 1961, professeur sans chaire en 1968 et professeur titulaire en 1978 .

Cette présentation sommaire d’un début de carrière universitaire doit être complé- tée par l’image d’une jeune femme énergique ouverte sur la vie sociale puis familiale après son mariage en septembre 1955 avec André Kahane (1950 s) et capable de cumuler de multiples activités professionnelles : la direction d’un groupe de recherche de spectrométrie moléculaire dans le laboratoire de l’Institut Fourier dirigé par le professeur Michel Soutif (1942 s), la rénovation des travaux pratiques de physique générale, le transfert de ces activités sur le campus de Saint-Martin-d’Hères-Gières, la direction de plusieurs DES (Diplômes d’études supérieures validant une année de laboratoire avant la préparation à l’agrégation), de plusieurs DEA (Diplômes d’études approfondies) et des thèses de Hans Peter Trommsdorff qui prendra sa succession à la direction du groupe de recherches, de Claude Pfister (1960 s) qui quitte le labo après sa thèse et de Marc Pierre . Cette période est décrite de manière particulièrement vivante par Hans Peter Trommsdorff, actuellement directeur de recherche émérite, alors jeune étudiant arrivé à Grenoble en 1962 pour poursuivre ses études de physique, « (...) mis en relation l’année suivante avec Josette Kahane pour un stage de DEA suivi par un travail de thèse fait sous sa direction . Ses laboratoires étaient alors très rudimentaires et installés dans les caves d’un bâtiment à la place Doyen-Gosse, près de l’Isère . C’était la période durant laquelle l’Université a connu une croissance extraordinaire et l’organisation des cours et des travaux pratiques présentait alors un travail titanesque dans lequel Josette Kahane avait beaucoup de responsabilité et investissait son énergie . Elle était aussi responsable en 1968 du déménagement du laboratoire vers le nouveau Campus universitaire, déménagement terminé juste avant qu’une crue de l’Isère n’inonde nos caves laboratoires . » En même temps elle gérait la vie familiale avec son époux et ses quatre enfants à qui elle apportait une affection attentive et chaleureuse .

Dans la suite de sa carrière, Josette Kahane Paillous s’engage dans des activités péda- gogiques nouvelles décrites dans le témoignage de son collègue Jean-Pierre Blanchi : « C’est après ma thèse en 1972 que Josette Kahane m’a accueilli dans son laboratoire de spectrométrie physique (...) de façon très positive en m’apprenant les finesses de la spectroscopie (...) Peu de temps après, en février 1974, nous sommes partis ensemble trois semaines pour donner des cours à l’École normale supérieure de Bamako au Mali . Grâce à sa diplomatie et son savoir-faire, les contacts avec les responsables de l’École et les représentants de l’ambassade française ont permis de structurer les missions futures et surtout de fournir ouvrages et matériels à l’École qui en était démunie . Cette mission fut reconduite en 1975 et 1976 (...) Elle organisa aussi des séjours d’étudiants maliens à Grenoble (...) ce qui leur permit de manipuler enfin toute la panoplie des appareils de physique . Ce sens de la pédagogie et de l’humanité était le fondement de son caractère déterminé qu’elle a mis fortement en application lors de sa direction de l’institut de 1er cycle de l’université Joseph-Fourier . »

En complément de ses activités permanentes de recherche et d’enseignement à Grenoble, elle participe également à d’autres missions pédagogiques en Afrique et, de 1978 à 1982, elle est membre du jury d’agrégation de physique à Paris . En 1987, elle prend la direction du laboratoire de spectrométrie physique à Grenoble puis, à la demande d’Alain Némoz (1959 s), président de l’université Joseph-Fourier, elle assure la responsabilité de la création et de la direction du centre scientifique Joseph- Fourier de Valence de septembre 1990 jusqu’à sa retraite en septembre 1996 .

Pendant toute sa carrière universitaire, elle a été honorée, ainsi que son époux, de la confiance et de l’amitié du professeur et président Michel Soutif à qui elle a rendu hommage dans la notice qui lui a été consacrée (L’Archicube n° 21 bis p . 105) . Après leur retraite, les liens d’amitié de Josette et André Kahane avec Ruth et Michel Soutif se sont encore renforcés jusqu’à leur disparition qui les a profondément émus .

André KAHANE (1950 s)
avec l’aide de Claude ABRAM PFISTER (1960 S)