PIERSON de BRABOIS Christian - 1963 s

PIERSON de BRABOIS (Christian), né le 27 octobre 1942 à Tarbes (Hautes- Pyrénées), décédé le 30 avril 2021 à Paris. – Promotion de 1963 s.


Il est le troisième d’une fratrie de cinq garçons . Son père Pierre est officier de cavalerie, suivant la ligne familiale, sa mère Geneviève est née de Blois de la Calande1 .

Il passe sa jeunesse dans les différentes villes de garnison de son père . Il est bachelier à Dijon et montre des facilités dans les domaines les plus divers : en véritable autodidacte, il apprend ainsi le saxophone, la guitare ou la trompe de chasse . Puis il prépare l’École à l’internat versaillais de Sainte-Geneviève . Une fois entré à Ulm, il suit en parallèle les cours de l’École du Louvre .

En 1968, il est sélectionné par les Cincinnati Awards récompensant chaque année un étudiant français et il peut bénéficier d’un séjour d’un an aux États-Unis, notam- ment d’un semestre à la Summer School de Harvard .

Il revient en France l’année suivante satisfaire à ses obligations militaires, d’abord à Saumur, puis à Noyon, comme sous-lieutenant au 35e régiment d’infanterie para- chutiste . Il chute, lors d’un exercice d’entraînement, du haut de la tour du risque . Il reste au sol, la moelle épinière est présumée touchée . Il est transporté au Val-de- Grâce où les médecins ne lui laissent que peu d’espoir de remarcher un jour ; il se bat avec courage et ténacité contre ce pronostic, et malgré de multiples fractures de la colonne vertébrale, après une année de soins au Val-de-Grâce puis aux Invalides, il réussit à remarcher . . .

Le 21 août 1971, il épouse Anne Guyot de Villeneuve . Ils auront quatre enfants : Thibaut, décédé en pleine jeunesse, puis Hervé, Marie-Geneviève et Catherine .

En 1977, ils achètent ensemble le château de Dracy dans l’Yonne, près de Triguères . Converti en colonie de vacances, l’édifice du xviiie siècle était pratique- ment en ruines . Toute sa vie, Christian y travaillera, restaurera et aménagera ce lieu pour lui rendre sa beauté et accueillir sa famille . En particulier, il reconstitue dans le domaine plusieurs jardins, au sein desquels il plantera des arbres qu’il choisit avec soin pour créer un véritable arboretum . Dans sa conviction de n’être qu’un maillon d’une lignée, il veut créer des racines, orner la propriété de tableaux rappelant les lieux chers ou les souvenirs familiaux .

Il entre en 1970 à Saint-Gobain Industries (il y rejoint quelques archicubes, Roger Fauroux [1947 l], François Geffroy [1958 l] entre autres), d’abord dans des fonctions d’analyste au service e-informatique, puis à la direction commerciale de l’activité Isolation, où il contribue fortement au développement des systèmes de saisie et de traitement des commandes .

Muté à la SFCI (Société française de chaudronnerie industrielle) filiale de Saint- Gobain, en 1974, il y crée un département d’acoustique industrielle et poursuit cette activité jusqu’à la fin de 1978 .

Il fut alors élève de la première promotion de l’Institut Auguste-Comte, initié par le président Giscard d’Estaing pour parfaire la formation des jeunes dirigeants à haut potentiel, sur la recommandation pressante de Francis Mer qu’il rejoint ensuite à la direction du plan de la Compagnie de Saint-Gobain, la maison-mère du groupe .

En 1984, Christian de Brabois est nommé à la branche Papier-Bois où il s’occupe pendant dix ans de la planification, de la politique industrielle et des opérations d’achat et de vente de sociétés . Ce travail le passionne : il aime la vision stratégique . Lorsque cette branche est vendue au groupe papetier Smurfit, il y accompagne pendant plusieurs mois les équipes avant de revenir à Saint-Gobain, à la direction du Département international où il est chargé, jusqu’à son départ en retraite en 2001, d’analyses économiques, des rapports sur les filiales d’Europe centrale et orientale, ainsi que d’études sur de nouveaux pays où le Groupe pourrait investir . « Un travail de bénédictin », disait-il lui-même, qui requérait jusqu’au bout de très fortes compé- tences en gestion et en finances, autant qu’en stratégie industrielle et en planification .

Une fois retiré de la vie professionnelle, il utilise alors le temps qui lui est donné pour se plonger dans des recherches . Passionné d’histoire, de généalogie et biblio- phile, il s’attache à constituer à Dracy une bibliothèque . Elle s’enrichit au fil des ans de ses propres publications . Il rédige en effet la généalogie des familles Waru, Buquet, Blois, Brabois, Guyot de Villeneuve et Taisne . Après le rassemblement des fiches généalogiques, après le choix de l’iconographie, vient le moment de la rédaction : et toujours avec passion, méthode et précision . Certains de ses ouvrages pourraient être édités, puisqu’ils sont issus de travaux à partir de sources inédites et qu’ils représentent une réelle avancée historique ; mais il ne le souhaite pas : ses travaux sont restreints au cercle familial .

Il se passionne aussi pour l’histoire de Dracy, et plus généralement de la Puisaye : il rédige plusieurs articles ou monographies, dont certains sont publiés dans le Journal du Vieux Toucy2 . L’ensemble de ses archives et de ses manuscrits est conservé au château .

Il s’investit enfin dans le conseil économique de la paroisse Saint-Philippe du Roule et le comité de quartier du VIIIe arrondissement parisien ; c’est là qu’un arrêt cardiaque achève son existence . Son souvenir, son exemple, demeurent .

Anne DE BRABOIS, son épouse

Notes

1 . La devise de la famille Blois de la Calande est agere et pati fortia ; leur blason est selon le vocabulaire héraldique d’argent, à fasces de gueules chargées chacune de trois annelets d’or.

2 . Cette publication d’histoire locale paraît annuellement .