La Nuit des révolutions
Dans le cadre de La Nuit des idées 2017 de l’Institut français, trois tables rondes simultanées sont organisées à l’ENS, sous le thème :
La Nuit des Révolutions
Coordination :
Marc Crépon, directeur de recherches au CNRS, directeur du département de philosophie (ENS/CNRS)
Perrine Simon-Nahum, directrice de recherches au CNRS, République des savoirs (ENS/CNRS)
Ecole Normale Supérieure, 45, rue d’ULM
On a pu croire un moment le concept de révolution disparu du champ sémantique. Si les Révolutions arabes l’ont remis à l’ordre du jour sur le terrain politique, force est de constater que nos sociétés se vivent davantage sous le signe de la crise que des ruptures émancipatrices. La révolution est-elle encore un concept pertinent pour penser les récents développements dans le domaine des sciences, de l’art, de l’histoire ou de la philosophie ?
1 — Altérités et déplacements : quelles révolutions pour l’art d’aujourd’hui ?
Salle Dussane, 20h-23h
Table ronde coordonnée par Nadeije Laneyrie-Dagen
Participants : Laurence des Cars (Musée de l’Orangerie), Philippe Dagen (Paris I), Catherine Millet (Art Press), Elvan Zabunyan (Rennes II)
Le mot « révolution » évoque une rupture brutale avec un ordre antérieur. Dans l’astronomie, il désigne le mouvement orbital qui reconduit un corps à son point de départ, mouvement continu et non pas brusque. L’historiographie de l’art du XXe siècle s’est consacrée presque exclusivement à l’histoire des avant-gardes, autrement dit aux révolutions qui, depuis 1905, ont bouleversé les paradigmes de la création et des circuits de sa monstration. Elle a oublié ou n’a pas voulu voir les tendances contradictoires : celles qui se sont tenues en marge de la modernité esthétique proposée par les avant-gardes blanches de l’Occident, celles qui, rejetées par la critique et le monde de l’art, ont continué à être soutenues par le public. Les expositions récentes, aujourd’hui à Paris, montrent cette autre face ou plutôt ces autres faces de l’art du XXe siècle, qui n’entretiennent d’autre rapport entre elles que, précisément, de retenir l’attention depuis peu : régionalisme américain à l’Orangerie, art africain-américain de l’exposition Color Line au Musée du Quai Branly. On réfléchira sur le sens de tels mouvements, et sur les raisons de l’intérêt, esthétique et économique, qu’on leur porte aujourd’hui.
Modérateur : Nadeije Laneyrie Dagen
2 — Penser la Révolution entre histoire et philosophie
Salle des Actes, 20h-23h
Table ronde coordonnée par Marc Crépon et Perrine Simon-Nahum
Participants : Judith Revel, Perrine Simon-Nahum, Sophie Wahnich, Danilo Scholz
Modérateur : Marc Crépon
On se propose de mettre en question le concept de révolution, en l’interrogeant depuis le point de vue d’une pensée de l’histoire (Foucault) mais également dans la manière dont il vient percuter le moment historique (Terreur révolutionnaire, féminisme des années 1960).
3 — La révolution dans les sciences
Amphithéâtre Rataud, 20h-23h
Table ronde coordonnée par Sophie Roux
Après avoir pendant longtemps désigné un mouvement cyclique qui revient sur lui-même, le terme « révolution » est en venu à se rapporter des changements à la fois radicaux – ils toucheraient aux fondements – et brutaux – ils instaureraient une discontinuité. Ainsi, les innovations dans les sciences et les techniques sont-elles régulièrement présentées comme des révolutions, des mutations radicales, voire des changements de paradigme. Que présuppose l’utilisation de ces termes ? Les changements ont-ils le même profil dans les techniques et dans les sciences, et dans toutes les sciences également ? Quel sens y a-t-il, aujourd’hui, à parler de révolution dans les domaines scientifiques et techniques ?
Participants : Anouk Barberousse (histoire et philosophie des sciences, Université Paris 4), Alice Billon (physique, ENS), Lucie Fabry (philosophie, ENS), Hugo Lavenant (mathématiques, Université Paris-Sud), Michel Morange (biologie, ENS), Jean Ponce (informatique, ENS), Sophie Roux (histoire et philosophie des sciences), Marion Vorms (histoire et philosophie des sciences, Université Paris 1 / Birkbeck, University of London)
